Bilan sanguin SOPK : quelle prise de sang demander ?
Tu te demandes si ton cycle chaotique, ton acné persistante ou ces envies de sucre qui débarquent sans prévenir pourraient cacher un SOPK ? Et si une prise de sang pouvait confirmer un SOPK ?
La réponse est oui, mais seulement si on analyse les bons marqueurs et si on prend tous les criètres en compte. Un bilan hormonal “classique” passe souvent à côté d’informations essentielles. Résultat : on te dit que “tout est normal”, alors que ton corps t’envoie des signaux depuis des mois.
Dans cet article, je t’explique ce qu’est le SOPK, pourquoi la prise de sang est indispensable, et surtout les 5 marqueurs clés à doser pour vraiment comprendre ce qu’il se passe.
L’essentiel de l’article :
➜ Le SOPK est un déséquilibre hormonal qui touche 1 femme sur 10
➜ Une prise de sang peut aider à repérer un SOPK, à condition d’analyser les bons marqueurs.
➜ Les dosages clés à demander : FSH/LH, testostérone, DHEA-S, androstènedione, AMH, glycémie et insuline.
➜ Il est aussi essentiel de doser d’autres marqueurs (comme la prolactine ou la thyroïde) afin d’éliminer d’autres causes possibles aux symptômes.
➜ Le diagnostic du SOPK repose sur 2 critères sur 3 : cycles irréguliers, ovaires multifolliculaires à l’échographie, hyperandrogénie (symptômes ou prise de sang).
Qu’est-ce que le SOPK ?
Le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) est un trouble hormonal fréquent, mais encore largement sous-diagnostiqué. Il concerne 1 femme sur 10 et est la première cause d’infertilité féminine selon l’INSERM (1), ce qui en fait l’un des troubles hormonaux les plus courants.
Hop hop hop je t’arrête tout de suite : non, le SOPK ce n’est pas avoir “des kystes sur les ovaires” (ce ne sont même pas des kystes mais bien des follicules en excès qu’ils voient sur l’échographie…). C’est un déséquilibre global, qui peut affecter l’ovulation, la peau, les cheveux, la glycémie, la digestion, l’énergie et l’humeur.

Pourquoi faire une prise de sang pour le SOPK ?
Parce qu’un bilan sanguin permet de :
- comprendre comment ton ovulation fonctionne,
- repérer un excès d’androgènes,
- évaluer la sensibilité à l’insuline,
- exclure d’autres troubles (trouble de la fonction hypophysaire…),
- orienter vers le bon soutien.
Ensuite, il faut avoir en tête que le SOPK est aussi un diagnostic d’exclusion. On doit donc analyser plusieurs pistes avant de conclure : hormones, métabolisme, symptômes cliniques, échographie, et élimination d’autres causes possibles.
💡Le point important : une prise de sang ne suffit pas à diagnostiquer un SOPK (il y a une partie sur le diagnostic à la fin de l’article ;). Mais sans elle, il manque une partie du puzzle.
Quels sont les analyses à demander pour sa prise de sang SOPK ?
Bon j’arrête de faire durer le suspense. Je sais ce que tu attends de cet article donc let’s go : voici les 5 marqueurs essentiels qui doivent être présents sur ta prise de sang.
1 – FSH / LH
La FSH et la LH, c’est un peu le binôme chef d’orchestre du cycle. La FSH aide les follicules à grandir, et la LH donne le signal de départ pour l’ovulation.
Dans le SOPK, on peut retrouver un rapport LH/FSH augmenté mais attention : ce n’est pas un critère diagnostique et beaucoup de femmes SOPK ont un rapport parfaitement normal.
Ce qui nous intéresse vraiment, c’est la dynamique globale :
- Une LH qui joue en solo et grimpe trop tôt peut perturber l’ovulation.
- Une FSH trop basse peut ralentir le développement folliculaire.
- Et un cycle très irrégulier modifie totalement la lecture des deux.
Ce dosage permet de comprendre si ton cerveau et tes ovaires communiquent correctement u si la conversation est un peu brouillée.
2- La testostérone
Quand on parle d’hyperandrogénie, la testostérone est au centre de la scène. C’est elle qui peut provoquer :
- l’acné inflammatoire persistante,
- la pilosité plus présente (menton, nombril…),
- la chute de cheveux ou les tempes qui s’affinent,…
💡Le point important : la testostérone totale seule n’est pas suffisante.
On préfère regarder la testostérone biodisponible, c’est-à-dire la fraction réellement utilisée par les tissus. Et c’est souvent là que le SOPK se révèle : un taux total normal, mais une biodisponibilité un peu trop haute.
Car oui, tu peux avoir une testostérone “dans la norme du labo” et quand même une hyperandrogénie fonctionnelle. Les valeurs de labo évaluent une maladie, pas un équilibre hormonal.
3 – Les androgènes complémentaires : DHEA-S et androstènedione
Ces deux hormones affinent vraiment la compréhension de ton hyperandrogénie :
- DHEA-S : androgène d’origine surrénalienne. Un taux un peu élevé peut indiquer que les surrénales participent au déséquilibre (stress, terrain inflammatoire, hypersensibilité).
- Androstènedione : androgène produit par les ovaires et les surrénales. Elle augmente fréquemment dans le SOPK, parfois même avant la testostérone.
4 – L’AMH
L’AMH (hormone antimüllérienne) reflète le nombre de petits follicules présents dans les ovaires. Dans le SOPK, il y en a souvent beaucoup, ce qui peut pousser l’AMH à monter.
Mais attention à deux choses importantes :
1/ L’AMH n’est pas un critère de diagnostic du SOPK (bon ça tu t’en doutais..)
2/ Une AMH haute ne veut pas dire “bonne réserve ovarienne”. Ce n’est pas lié.
Ce dosage est donc un plus pour comprendre ton contexte ovarien, mais ne doit jamais être interprété seul.
5 – Glycémie + insuline
Le SOPK n’est pas qu’un déséquilibre hormonal : c’est très souvent une histoire d’insuline. Même avec un poids normal, tu peux avoir une sensibilité à l’insuline diminuée. Et c’est elle qui peut provoquer une fatigue après les repas, des fringales de sucre, une augmentation des androgènes, des difficultés à perdre du poids…
C’est d’ailleurs pour ça que le bilan sanguin doit inclure l’insuline, et pas seulement la glycémie à jeun.
Un vrai bilan métabolique comprend :
- Glycémie à jeun → donne une indication de base
- Insuline à jeun → indispensable
- HOMA-IR → calcul qui évalue la résistance à l’insuline
Et c’est souvent ce marqueur qui change la prise en charge. Parce que si l’insuline est élevée, le travail sur l’alimentation, la gestion du stress ou l’activité physique doit être renforcé et l’accompagnement par des compléments alimentaires adaptés.

Comment diagnostiquer le SOPK ?
Le diagnostic du SOPK se fait toujours avec un·e gynécologue ou un·e endocrinologue. Il repose sur des critères précis, appelés critères de Rotterdam, utilisés partout dans le monde.
Pour poser un diagnostic, il faut au moins 2 de ces 3 critères :
- Des cycles irréguliers ou absents : cycles menstruels très longs, cycles qui sautent, retards de règles fréquents, aménorrhée…
- Des ovaires multifolliculaires à l’échographie : l’écho montre de nombreux petits follicules qui stagnent au même stade (rappelez-vous, rien à voir avec des kystes).
- Une hyperandrogénie : soit visible avec acné persistante, chute de cheveux, hirsutisme. Soit détectée dans un bilan sanguin avec testostérone, DHEA-S ou androstènedione un peu trop élevées.
Et avant de conclure à un SOPK, il est essentiel d’écarter d’autres pathologies possibles qui peuvent avoir des symptômes communs (par exemple : un adénome hypophysaire peut augmenter la prolactine et provoquer des cycles irréguliers ou une absence de règles, sans que cela soit lié à un SOPK. C’est pour ça que la prolactine doit également être dosée) – Oula, elle était longue cette parenthèse !
« J’ai le SOPK, je fais quoi ? »
Suivi médical : trouver un·e pro qui te prend vraiment au sérieux
Une fois le diagnostic posé (ou fortement suspecté), l’étape la plus importante, c’est le suivi. Et je sais à quel point ce n’est pas toujours simple : pour beaucoup de femmes, le premier obstacle… c’est le professionnel de santé.
L’idéal, c’est de trouver un·e gynécologue ou un·e endocrinologue qui :
- connaît réellement le SOPK,
- écoute sans minimiser tes symptômes,
- comprend que ce syndrome ne se résume pas à “perdre du poids” ou “prendre une pilule”,
- sait lire une prise de sang dans son contexte (cycle, stress, métabolisme…),
- est ouvert·e à une approche globale et personnalisée.
Se faire accompagner par une naturopathe quand on a un SOPK
Par « une naturopathe » j’entends…. moi ! Ahah je te taquine. 😉 Choisis le/la professionnel.le avec qui tu seras le plus à l’aise.
Le SOPK dépasse largement les hormones : il touche l’énergie, le métabolisme, le stress, la digestion, la peau, le sommeil… C’est pour ça que l’accompagnement en naturopathie peut faire une vraie différence, en complément du suivi médical.
En naturopathie, on travaille sur :
- l’équilibre glycémique (souvent la clé du SOPK),
- la gestion du stress et du cortisol,
- la qualité du sommeil,
- l’inflammation de bas grade,
- la digestion et les ballonnements,
- la fatigue chronique,
- la peau, les cheveux et l’humeur,
- et on accompagne avec des compléments alimentaires ciblés et des plantes médicinales (toujours, car c’est ma spécialité. :))
Mon rôle, c’est de t’aider à comprendre ton profil, à identifier tes leviers et à mettre en place des stratégies réalistes qui s’adaptent à ta vie.
Si tu veux en parler ensemble, je t’offre un appel de 20 minutes pour faire le point sur ta situation et voir comment je peux t’accompagner. 👇
J’espère que cet article t’a aidé à y voir plus clair sur la prise de sang à faire quand on a un SOPK. En tout cas, rappelle toi que tu es merveilleuse, que tu fais de ton mieux et que tu n’es pas seule. 🫶
Bibliographie
(1) https://www.inserm.fr/dossier/syndrome-ovaires-polykystiques-sopk/
(2) Association Asso’SOPK. (2025, February 16). Le diagnostic – Association Asso’SOPK. https://asso-sopk.com/le-diagnostic/


